Sites touristiques à Marrakech : les souks des tanneurs
Malgré toute la bonne volonté que mes copines ont mise à me dégoûter de passer par les tanneries de Marrakech, mettant en avant une « odeur atroce ». J’ai décidé de m’y rendre parce qu’une tannerie, je n’en ai jamais vu et que l’odeur ne représente pas vraiment un obstacle à mes yeux (à mes narines, plutôt).
Je monte dans un taxi et je demande au chauffeur : « Les tanneries ». Pas besoin de plus d’indications, il m’emmène pour une course de quelques minutes et me dépose près d’une porte. A peine quelques secondes après l’avoir franchi, une odeur, effectivement proche de l’ « atroce », me saisit. Je croise un vieux monsieur qui me dit:
- « C’est ici, les tanneries !
- Mmmm, j’avais compris Monsieur. »
Il me tend alors ce qu’il appelle un « masque à gaz berbère » ; c'est-à-dire un brin de menthe à mettre sous le nez, et commence la visite. Je me laisse prendre au jeu. Les explications, je les veux bien car finalement, je n’y connais rien, moi, à la tannerie.
Dans des bacs, des hommes semblent se baigner. Non il ne s’agit pas de jacuzzis ou du dernier bain de boue public à la mode : jambes et bras nus, les ouvriers noient les peaux de bêtes dans différentes solutions colorées dans des cuves de tannage. Le guide m’explique, pendant que je me prends en photo avec ma feuille qui tient toute seule sous mon nez, qu’il existe différentes phases de préparation des peaux. En gros, la première étape, c’est de les laisser reposer dans des excréments de pigeons… Je ne suis pas certaine d’avoir compris la raison, mais le côté insolite de la manœuvre me plaît ! Ensuite, on retire les poils des peaux dans des bains de chaux et elles s’assouplissent dans des bacs d’acides et de sels marins. Séchées par la suite, elles sont nourries avec des solutions graisseuses pour être retrempées à la fin dans une teinture naturelle. Tendues, séchées et hop, ça fait un sac à main… Enfin presque !
A peine le temps de poser mes questions que mon papi guide m’entraîne visiter la boutique de la tannerie.
- « Non mais en fait, Monsieur, j’ai déjà acheté hier, cette magnifique besace que je porte actuellement. Regardez comme le cuir est beau. Hein ? Heu, non merci, je n’ai pas besoin de babouches … Ha, si ! Pour maman, celles-ci seront superbes ! En rouge, en 36, s’il vous plaît ! »
Au diable tout ce que l’on peut raconter sur les tanneries de Marrakech. Moi, je ressors de là avec :
Crédits photo : Thierry Hardy